Les épidémies en Bretagne

Les épidémies et autres maladies

ANNEES de MALADIES, EPIDEMIES, MORTALITES EN BRETAGNE

 

En 1345 : Dans toute la Province, il y eut un cours considérable de cette maladie qu’on nommait “le feu Saint-Antoine” ;

En 1348 : Une peste épouvantable se fit sentir dans toute la Bretagne. Mortalité effrayante. Cette cruelle maladie fut appelée dans nos pays “la Bosse”, parce que son dernier degré de malignité s’annonçait par des bubons gros comme un oeuf aux aisselles et aux aines, signes qui ne laissaient plus aux malades aucune espérance de vie.

En 1481 : La gelée dura depuis le lendemain de Noël (1480) jusqu’au 8 février, “pendant lequel temps fist la plus grande froidure que les anciens eussent jamais veu faire en leurs vies”. “Fust le bled moult cher universellement et rare. A cette cause mourut grande quantité de peuple de famine et quand d’autres voulaient manger, ils ne pouvaient pour ce qu’ils avaient les conduits retraits, pour avoir esté trop sans manger (Commines)”.

En 1510 : Coqueluche presque générale à laquelle peu de gens échappèrent et dont beaucoup furent les victimes. On la nomma “coqueluche”, dit Mezerai (ou Mezeray), parce qu’elle affublait la tête d’une douleur fort pesante et que les premiers qui en furent atteints parurent avec des coqueluchons. Elle causait aussi une grande douleur à l’estomac, aux reins, aux jambes, avec fièvre chaude accompagnée de fâcheux délires et d’un dégoût de toutes les viandes ainsi que du vin. Elle fit périr beaucoup de monde.

En 1519 : La Bretagne essuya de si furieuses tempêtes que plusieurs clochers et plusieurs forêts furent renversés.

En 1534 : La plupart des plantes gelèrent jusqu’à la racine. Il y eut aussi de violents tremblements de terre.

En 1528 : Et durant les quatre années suivantes, la stérilité fut grande dans toute notre province et le blé très cher, de sorte que le peuple en général y fut réduit à une misère extrême.

En 1564 : “Il n’y avait aucune maison où l’eau ne gelast à la glace en tous lieux qu’on pust la mettre hors le feu”. Toutes les nuictz et matins, quand toutes personnes se levaient de leur lit, la glace était très prise sur le drap de dessus, de l’eau qu’engendraient le vent et alaine des personnes qui étaient couchez dans le lit. La plus grande froidure qui feust fut le jour de la feste des saints Innocents, 26 décembre, auquel jour les mainz, les piedz, les aureilles de plusieurs hommes gelèrent qui cheminaient par les champs. Les crestes des coqs et poules furent gelez et tombèrent de dessus leurs testes (Abbé Hatton, France Rurale).

En 1586, 1590, 1592, 1594, 1596, 1598 : Crises de subsistances dans le Trégor et ailleurs.

En 1598 : Après la Ligue, pays ruiné, population diminuée, terrains en friche, famine terrible suivie d’épidémie.

En 1660-1661 : Après un printemps idéal vinrent des mois humides et froids, à tel point que la récolte fut mauvaise. Misère noire causée par la disette de blé. 

En 1709 : En février et mars, froid d’une intensité surprenante. La Manche gela et les cloches se brisaient au moindre choc. Un nombre considérable de personnes périrent. 

En 1758 : Très mauvaise année de blé à cause de l’abondance des pluies.

En 1770 : La misère avait pris des proportions inquiétantes par suite de la cherté des blés. Le Parlement de Bretagne jugea la situation assez grande pour décider au nom de la Cour l’emprunt d’une somme de 90 000 livres, pour acheter au dehors des graines et qui seraient ensuite vendues et réparties dans les endroits les plus nécessiteux de la province. En plus, on autorisait les généraux des paroisses à prendre dans leurs coffres telles sommes qu’ils jugeraient nécessaires pour subvenir d’ici la prochaine récolte aux besoins les plus pressants des pauvres.

En 1775 : Autre année de disette et de misère. Il fallut encore faire venir du blé de l’étranger.

En 1779 : Une épidémie de dysenterie bacillaire provoque 45 000 décès en quelques semaines.

En 1787 : Extraordinaire tempête de neige. Les branches des arbres se brisèrent sous le poids de la glace. Les pommiers surtout furent grandement éprouvés dans notre région.

En 1788 : Hiver marqué par la rigueur du froid et la persistance d’une glace qui rendit impossible tout travail extérieur.

En 1788-1789 : “L’hiver, la neige s’éleva à plus de 10 pieds, dans le pays du Méné et des environs. L’on fut sept semaines sans pouvoir mener les troupeaux aux champs”. Années de disette et de misère. Ces sortes de fléaux provinrent soit des intempéries des saisons, soit des maladies ou épidémies.

Nota : A la demande de l’Académie de médecine, une grande enquête nationale a eu lieu de 1775 à 1790. Quelques médecins de l’ouest répondirent, mais nous n’en connaissons pas pour le Trégor où une trentaine exerçaient pourtant vers 1786. Seul nous est accessible le mémoire briochin du docteur Bagot. Ce manuscrit contient un résumé climatique des années 1772-1777, puis un relevé des températures jusqu’à la Révolution. Par lui, nous apprenons qu’à Saint-Brieuc, la moyenne annuelle des températures entre 1778 et 1788 fut de 9° C. Un siècle plus tard à Perros-Guirec et Bréhat les moyennes annuelles sont respectivement de 11,2 ° C et 11° C : un réchauffement de deux degrés.

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