Son histoire
Les Origines
Avant l’histoire.-Il y a des milliers d’années que les premiers habitants sont apparus dans notre pays. Ils venaient de l’Est, groupés en tribus nombreuses. Ils devaient être grands et forts : les squelettes que l’on a trouvés de cette époque mesurent plus de 1 m. 80. Ce sont eux qui ont élevé les monuments mégalithiques : dolmens ou tables de pierre, menhirs ou pierres longues, dressées comme des colonnes, cromlechs (cercle de menhirs), alignements (rangées de menhirs). C’est en Bretagne que ces monuments sont le plus nombreux, surtout dans le Morbihan. On ne connaît pas au juste leur destination. On croit cependant que les dolmens étaient, non pas des autels pour les sacrifices humains, mais des pierres tombales. Les monuments les plus célèbres sont ceux de Carnac et de Locmariaquer (Morbihan). Les alignements de Carnac comprennent encore près de 3.000 pierres. On voit à Locmariaquer un beau dolmen appelé la Table des Marchands et un grand menhir, malheureusement brisé, qui mesurait 23 mètres et pesait 300.000 kg. Les hommes de cette époque n’avaient que des armes et des outils de pierre. On les appelle les hommes de la pierre polie.
Les Gaulois. – Les hommes de l’âge de pierre furent vaincus et remplacés, il y a plus de deux mille ans, par d’autres hommes qui avaient des armes et des outils en fer. C’étaient les Celtes ou Gaulois. Ils appelèrent la presqu’île « Armorique » ou pays au bord de la mer et l’organisèrent en cités, correspondant un peu à nos départements actuels. La plus puissante fut celle des Vénètes, au pays de Vannes.
Les Romains. – Cinquante ans avant Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, la Gaule entière fut soumise par les Romains, commandés par un général remarquable, Jules César. Les Gaulois d’Armorique, les Vénètes surtout, leur résistèrent avec un grand courage. Mais les Vénètes furent vaincus dans une grande bataille navale et les Romains occupèrent le pays pendant cinq cents ans. Ils bâtirent des villes et les relièrent par des routes admirables, les « voies romaines ». Peu à peu, les Gaulois adoptèrent la langue et la civilisation des Romains : ils devinrent les Gallo-Romains.
A partir du IIIème siècle, le christianisme se répandit peu à peu en Armorique et fut persécuté par les Romains. Les martyrs les plus connus de cette époque sont les « Enfants Nantais » : saints Donatien et Rogatien. Lorsque l’Empire fut envahi par les Barbares, les Romains retirèrent leurs soldats et l’Armorique se trouva sans défenseurs contre les pirates du Nord et de la Germanie. Elle fut pillée, incendiée et dépeuplée.
Arrivée des Bretons. – Il y avait alors en Angleterre ou en Grande-Bretagne des hommes de la même race que les Gaulois, mais qui étaient déjà chrétiens et qui avaient conservé leur langue et leurs usages. C’étaient les Bretons. Ils furent attaqués par des Barbares venus de la Germanie, les Saxons et les Angles, qui les refoulèrent à l’Ouest, dans les montagnes du pays de Galles et dans la Cornouaille britannique. Pour rester libres, un grand nombre de Bretons quittèrent la Grande-Bretagne et vinrent s’établir en Armorique, qu’ils savaient toute proche et presque déserte. Ces émigrations, commencées à la fin du Vème siècle, durèrent deux cents ans et se firent par petits groupes, sous la conduite des moines et des chefs de clans. Les moines furent amenés à créer des paroisses, qui ont souvent gardé dans leur nom celui du saint qui les a fondées.
C’est le cas des paroisses dont le nom commence par lan, plou ou tré. Le mot Lan indiquerait l’ermitage du saint, le mot Plou la paroisse fondée par lui, le mot Tré, le hameau qui s’est bâti, autour de l’ermitage. Les saints, en effet, ont été les véritables fondateurs, les Pères de la patrie bretonne. Retenons au moins les noms des Sept-Saints, C’est-à-dire des fondateurs des sept évêchés de langue bretonne, en l’honneur desquels nos pères faisaient, le pèlerinage du Tro-Breiz ou Tour de Bretagne ; Saint Samson (Dol), Saint Malo, Saint Brieuc, Saint Tudual (Tréguier), Saint Pol de Léon, Saint Corentin (Quimper), saint Patern (Vannes). On peut ajouter Saint Guénolé, premier abbé de Landévennec. Citons aussi un roi, Saint Judicaël, qui régna sur le Nord de la Bretagne. Une partie de l’Armorique, comprenant les pays de Nantes et de Rennes, resta gallo-romaine. Les Bretons eurent à lutter contre les Gallo-Romains et contre les Francs. Ils furent à peu prés soumis par Charlemagne et Louis le Débonnaire ; mais ils allaient profiter de la faiblesse de Charles le Chauve pour se rendre indépendants.
La nation bretonne (845-1532)
Le royaume de Bretagne. – Après la mort de Louis le Débonnaire, Nominoé, gouverneur de la Bretagne, souleva tous les Bretons contre Charles le Chauve et le vainquit à Ballon (près de Redon), en 845. Nominoé a fondé l’unité et l’indépendance bretonnes. Le royaume de Bretagne a été gouverné d’abord par Nominoé, puis par son fils Erispoé, ensuite par Salomon, qui fut le plus puissant de nos rois. A sa mort, la Bretagne, divisée, fut envahie par les Normands ; mais elle fut délivrée par Alain le Grand, qui les vainquit à Questembert et fut le dernier roi de Bretagne.
Le duché de Bretagne.– Les principaux ducs de Bretagne furent Alain Fergent, Conan III, Jean IV le Conquérant et Jean V le Sage. Pendant la guerre de Cent Ans, la Bretagne fut déchirée par la guerre civile. La couronne ducale se trouva disputée entre Jean de Montfort, soutenu par les Anglais, et Charles de Blois, appuyé par les Français. La guerre dura 23 ans, et se termina par la victoire de Montfort à Auray (1364) et le traité de Guérande. Le dernier duc fut François II qui lutta toute sa vie contre Louis XI, puis contre Anne de Beaujeu, pour maintenir l’indépendance bretonne. Il fut vaincu en 1488 à Saint-Aubin-du-Cormier.
Réunion de la Bretagne à la France. – Sa fille, la duchesse Anne n’avait pas douze ans, lorsqu’elle monta sur le trône (1488). Pendant trois ans, elle continua la résistance, mais abandonnée et à bout de ressources, elle accepte en 1491 la main du roi de France Charles VIII, puis, en 1499, après la mort de Charles VIII, celle de Louis XII. Plus tard, sa fille Claude épousa François Ier. Cependant la Bretagne ne devint province française qu’en 1532, à la suite du consentement des Etats de Vannes. Le traité d’union maintenait les « droits, privilèges et libertés » du duché.
Conclusion. – Convoitée par l’Angleterre et par la France, constamment en guerre avec l’une ou l’autre de ces puissantes voisines, la Bretagne a réussi à garder son indépendance pendant 700 ans. Elle a eu ses souverains, les rois, puis les ducs ; son armée et sa marine ; son Université, son Parlement et ses Etats. La Bretagne est française depuis quatre siècles. En 1532, elle s’est unie à la France en toute loyauté. Elle a donné surabondamment, surtout pendant la dernière guerre, la meilleure preuve de sa fidélité, la preuve du sang. Le monument grandiose de Sainte-Anne d’Auray rappellera aux générations futures le sacrifice des 200.000 Bretons morts pour la France.
Les saints et les grands hommes de la nation bretonne.– Saint Convoïon (IXe siècle) a fondé le monastère de Redon et contribué, avec Nominoé, à établir le royaume de Bretagne. Au Xème siècle, Jean, abbé de Landévennec, a aidé Alain Barbe-Torte à chasser les Normands de notre pays. Saint Yves, de Tréguier (XIIIème siècle) a été l’avocat des pauvres. Il a rempli les fonctions de juge ecclésiastique et de recteur; il a fait de nombreux miracles. Saint Yves est devenu le patron de la Bretagne ; il est aussi le patron des hommes de loi. Au XIVème siècle, la Bretagne a été évangélisée par le célèbre prédicateur espagnol Saint Vincent Ferrier, qui est mort à Vannes. Nous comptons parmi nos souverains : le bienheureux Charles de Blois et la bienheureuse Françoise d’Amboise.
La Bretagne a fourni à la France, pendant la guerre de Cent ans, trois grand connétables : Bertrand du Guesclin, Olivier de Clisson et Arthur de Richement. Ce dernier acheva, par sa victoire de Formigny, l’œuvre de Sainte Jeanne d’Arc, puis devint duc de Bretagne, sous le nom d’Arthur III. Parmi les Bretons de cette époque qui se sont distingués dans les lettres ou dans les arts, citons Pierre le Baud, aumônier de la Reine Anne, qui a écrit une Histoire de Bretagne ; le grammairien Jehan Lagadeuc, de Plougonven, auteur d’un Vocabulaire breton-latin-français, qui est peut-être le premier ouvrage imprimé en breton ; le sculpteur Michel Colombe, qui a orné le tombeau du duc François II à Nantes, tombeau considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la Renaissance.
- Le gouvernement ducal:
1° LE DUC.– Bien que prêtant hommage au roi de France, le duc de Bretagne était un véritable souverain. Mais son gouvernement n’était pas absolu. Il partageait le pouvoir avec son Conseil, les Etats et le Parlement.
2° LE CONSEIL comprenait les membres de la famille ducale, les prélats et les ministres : le chancelier, le trésorier, le président ou juge universel, le maréchal et l’amiral.
3° LES ÉTATS DE BRETAGNE, c’était la réunion des députés des trois ordres de la société bretonne. Le clergé était représenté par les neuf évêques, les délégués de leurs chapitres, et les abbés des monastères ; la noblesse, par les barons et les seigneurs ; le tiers état, ou plutôt la bourgeoisie, par les représentants des 42 villes principales. Les Etats exerçaient le pouvoir législatif : avec le duc, ils fixaient les lois et les coutumes. Et surtout, ils discutaient, votaient, répartissaient et faisaient recouvrer les impôts. En plus, ils servirent de Cour d’appel jusqu’à la création du Parlement. Les Etats se réunissaient tous les ans dans une des villes les plus importantes. Convoqués pour la première fois en 1185, ils se réunirent pour la dernière fois en 1788.
4° Le PARLEMENT DE BRETAGNE, c’était le tribunal suprême des Bretons. Il siégeait à Rennes et servait de Cour d’Appel. Créé par le duc François II, en 1485, le Parlement subsista jusqu’à la Révolution.
- Le fondateur de la Bretagne : Nominoé. – Les vieux Saints avaient fondé le peuple breton ; Nominoé l’a constitué en nation, assurant ainsi, pour de longs siècles, son existence, son indépendance, la persistance et le développement de son génie et de son caractère national; sans lui, depuis bien longtemps, il n’y aurait plus de Bretagne ni de Bretons.
Quand on regarde aux moyens qu’il a mis en œuvre, on ne sait ce qu’il faut le plus admirer, ou la longue et difficile, mais très efficace préparation menée par lui, avec une habileté et une patience sans pareilles, ou l’exécution rapide, résolue, foudroyante.
Quinze ans de préparation, puis l’exécution enlevée en quatre campagnes ou, pour mieux dire, d’un seul coup, dans la prodigieuse bataille de Ballon, où l’on voit Nominoé, après avoir refait à loisir la force de la Bretagne, la tenant tout entière dans sa main, la lancer d’un bras puissant, comme une avalanche, sur l’immense armée royale qui, après deux jours de grande bataille, est anéantie, désastre honteux ! pendant que le puissant roi s’enfuit comme un lièvre et n’osera plus, de toute sa vie, regarder Nominoé.
D’après Arthur de la Borderie (Histoire de Bretagne)
Le combat des Trente. Tableau d’Olivier Penguilly-Lharidon, 1857. Crédit : Octave Penguilly-l’Haridon, “Le Combat des Trente”, dépôt de l’Etat de 1894, transfert de propriété à la ville de Quimper en 2013, Musée des beaux-arts de Quimper
Le Combat des Trente. – C’était pendant la guerre de la Succession de Bretagne (au temps de la guerre de Cent Ans, sous le règne de Jean le Bon). Les Anglais pillaient et rançonnaient « ceux qui sèment le blé ». Pour venger les paysans, le gouverneur breton de Josselin Robert de Beaumanoir, proposa à Richard Bembro, gouverneur anglais de Ploermel, de se battre à trente contre trente, dans la lande de Mi-Voie, à égale distance de Ploermel et de Josselin. Le défi fut accepté et le combat eut lieu, entre trente Bretons et trente Anglais, le samedi 26 mars 1351. « Au premier choc, quatre Bretons et deux Anglais furent tués. Les autres se reposèrent, burent du vin qu’ils avaient apporté en bouteilles, raccommodèrent leurs armes et bandèrent leurs plaies. Puis le combat recommença à coups d’épée et de hache. Un des Bretons qui était resté à cheval tandis que les autres combattaient à pied, décida du sort de la journée. Huit Anglais et Bembro lui-même restèrent sur le terrain ; les autres, incapables de se défendre, furent faits prisonniers et emmenés à Josselin. Des deux côtés, tous ceux qui avaient pris part à cette lutte étaient couverts de blessures. Vingt-deux ans après le combat des Trente, je vis à la table du roi un des combattants qu’on appelait Even Charuel (de Plouigneau). On voyait à son visage que l’affaire avait été chaude, car il était tout balafré ».
(d’après Froissard)
C’est au cours de ce combat que Beaumanoir, blessé, se plaignant de la soif, reçut d’un des siens cette légendaire réponse : « Bois ton sang, Beaumanoir, ta soif passera ! » . Un obélisque en granit a été élevé en 1823 à Mi-Voie pour perpétuer le souvenir de ce glorieux fait d’armes.
Portrait du bienheureux Charles de Blois. – Charles de Blois était un prince affable, d’une piété singulière, d’une austérité de vie égale à celle des moines les plus pénitents; patient dans les adversités, humble dans tous les états de la vie, charitable envers les pauvres sans acception de personnes dans l’administration de la justice : dur à lui seul, saluant les plus petits, vivant en égal avec la noblesse, et en frère avec les pauvres. Sa table était frugale et ses repas accompagnés de la lecture des livres saints, ses jeûnes étaient fréquents et rigoureux et ses exercices de piété continuels. Il faisait à son corps une guerre sans relâche. Il dérobait à ses soins les plus pressants de quoi faire l’aumône à ceux qui étaient dans l’indigence, au point qu’un jour, n’ayant plus rien à donner à un pauvre qu’il rencontra, il lui laissa son manteau.
Dom LOBINEAU, Histoire de Bretagne.
Le couronnement d’un duc de Bretagne. – Jean V n’avait que douze ans à la mort de son père. Sa mère le conduisit à Rennes, pour accomplir la cérémonie traditionnelle de la première entrée dans la capitale du pays pour se faire couronner. Reportons-nous donc par la pensée au 22 mars 1401. La duchesse est arrêtée à la porte Mordelaise dont les tours crénelées subsistent encore et le jeune duc demande l’entrée de sa bonne ville. Les bourgeois sont en liesse, les fenêtres s’égaient des coiffes compliquées des bourgeoises et des damoiselles. Un brillant cortège attend le prince derrière la porte : les barons de Bretagne sont là. La porte cependant reste fermée et ne s’ouvre que lorsque le duc a prêté serment entre les mains d Olivier de Clisson et du plus ancien chanoine : « Vous jurez à Dieu, lui demandent-ils, de défendre la foi catholique et l’Eglise de Bretagne, d’observer les droits des nobles et de rendre vraie justice au peuple ? » – Et le duc répond : « Je le jure ! ». La porte s’ouvre alors devant lui. Suivi de la foule, il franchit les quelques pas qui le séparent de la Cathédrale, où il entre pour veiller toute la nuit jusqu’après le chant de matines. Le duc rentra à son logis se reposer quelques instants, puis on vint le chercher en procession… La messe du Saint-Esprit fut célébrée devant lui, deux chanoines portant à ses côtés son épée et la couronne. La messe dite, on lui remit son épée nue, puis on la lui ceignit en lui disant : «On vous a donné cette épée au nom de saint Pierre, comme anciennement on l’a donnée aux rois et ducs de Bretagne, vos prédécesseurs, pour défendre l’Eglise et le peuple qui vous est confié». Lui posant la couronne sur le front, l’évêque officiant ajouta : «On vous donne ce cercle au nom de Dieu. Ce cercle désigne que vous recevez votre puissance de Dieu, qui, comme cercle rond, n’a ni commencement ni fin. Dieu vous donnera couronne perpétuelle en Paradis, si vous faites votre devoir par bon gouvernement… ». La cérémonie terminée, la procession se développa, suivant l’usage, en faisant le tour extérieur de l’église, le duc marchant le dernier, l’épée nue à la main. Le défilé rentra par la grande porte et le duc s’avança vers l’autel y déposer son offrande. Accompagné de ses prélats et de ses barons, il monta ensuite à cheval et se rendit à la cohue (halles) de Rennes où un somptueux banquet avait été préparé. Cette cérémonie symbolique montre la haute idée que les Bretons concevaient de la dignité de leur duc et le rappel des rois bretons témoigne de leurs prétentions à maintenir dans leur intégralité les prérogatives légendaires qu’ils réclamaient pour leur pays.
D’après Du Cleuziou
Les funérailles de la reine Anne, duchesse de Bretagne (morte au château de Blois le 9 Janvier 1514). – … Sa perte fut vivement ressentie par tout le duché, qui s’unit véritablement à la France pour les funérailles magnifiques qui lui furent faites à Notre-Dame de Paris, dans la lumière de 4.000 cierges et les pompes fastueuses dont parlent les narrateurs. L’inhumation eut lieu à Saint-Denys, mais le cœur, suivant la volonté de la souveraine, qui avait aimé son pays «plus qu’autre au monde», enfermé dans un cœur d’or, fut déposé dans le mausolée des Carmes à Nantes. La translation fut l’objet de solennités nouvelles et aussi magnifiques que l’avaient été les funérailles. Sous un poële de drap d’or, le fidèle conseiller Philippe de Montauban, chancelier de Bretagne, portait le précieux dépôt à travers les rues tendues de blanc et éclairées à toutes les fenêtres des maisons de deux cierges aux armes de la reine. Suivaient le long cortège des notabilités de la magistrature, de la noblesse, du clergé, des bourgeois de la ville et la foule en deuil.
Marthe Le Berre
La province de Bretagne (1532-1790)
Après sa réunion à la France, la Bretagne, sagement gouvernée par ses Etats et par son Parlement, vécut en paix jusqu’aux guerres de Religion.
La Ligue en Bretagne. – La Réforme, introduite en Bretagne au XVIème siècle par un prince de Coligny, ne se répandit pas dans la masse paysanne ; seuls, des nobles, en assez grand nombre, et des bourgeois se firent protestants et la province ne compta jamais plus de quinze églises protestantes. Les Réformés provoquèrent des troubles à Nantes et à Rennes et s’emparèrent, pour quelques jours, de Concarneau, en 1577. La Bretagne ne connut pas les massacres de la Saint-Barthélemy et le pays fut assez tranquille jusqu’à l’assassinat des Guise. A ce moment, la province était gouvernée par le duc de Mercoeur, beau-frère de Henri III. C’était un catholique zélé, mais un prince ambitieux. (On croit qu’il pensa devenir duc de Bretagne ). Il se révolta contre le roi et entraîna à sa suite presque toutes les villes, avec Nantes, dont il fît sa capitale. Ce fut la guerre civile : il y eut en Bretagne deux gouverneurs, deux Parlements, deux capitales. Mercoeur et les partisans de la Ligue refusèrent de reconnaître Henri IV, même après sa conversion. Ils firent appel à l’Espagne, pendant que le roi faisait venir les Anglais. Le maréchal d’Aumont, commandant les troupes royales, s’empara de Morlaix, de Quimper et du fort espagnol de Roscanvel. Mercoeur finit par se soumettre et Henri IV vint à Nantes, où il publia le célèbre édit qui terminait les guerres de Religion. La Bretagne en sortait ruinée. Pendant neuf ans, le pays avait été désolé par la famine, la peste et les incursions des loups, ravagé par les troupes des deux partis et pillé par des brigands, dont le plus néfaste fut La Fontenelle.
La Révolte du Papier timbré.– La paix fut encore troublée sous le règne de Louis XIV. Les impôts étaient déjà lourds dans un pays où le prix de toutes choses avait baissé. La guerre de Hollande, les constructions de Versailles et le luxe de la Cour amenèrent Louis XIV à créer des impôts nouveaux : il fallut désormais employer du papier timbré pour rédiger les actes, l’Etat prit le monopole de la vente du tabac et établit un droit sur l’usage de la vaisselle d’étain. Ces nouvelles taxes causèrent un vif mécontentement en Bretagne, principalement à Rennes, à Nantes et en Cornouaille ; elles y amenèrent la révolte dite du « Papier timbré » ou des«Bonnets rouges ». Les paysans de quarante paroisses prirent les armes. Des nobles furent maltraités, des châteaux incendiés, des villes menacées, des bureaux de timbre et de tabac saccagés. Les révoltés exprimèrent leurs revendications dans un Code paysan, rédigé à N.-D. de Tréminou, près de Pont-l’Abbé ; ils y réclamaient l’adoucissement et parfois la suppression des droits seigneuriaux. Les paysans formaient le plus souvent des bandes indisciplinées, se livrant au pillage et à la boisson. Dans le pays de Carhaix, où l’agitation fut la plus vive, ils trouvèrent un chef en Sébastien Le Balp, « notaire taré, mais intelligent et énergique ». La mort de Le Balp mit fin à la révolte. La répression fut impitoyable, malgré les interventions du Père Maunoir. Le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, fit pendre les meneurs qui ne purent s’enfuir. Les cloches qui avaient donné le signal de la révolte furent descendues ; on décapita quelques clochers (Lambour et Combrit, dans le pays bigouden). On détruisit un faubourg de Rennes qui avait alimenté l’émeute, et ses habitants furent jetés à la rue. Le Parlement fut exilé à Vannes où il resta quinze ans. 10.000 soldats occupèrent la Bretagne et la traitèrent en pays conquis. Les prédications du Père Maunoir contribuèrent beaucoup à apaiser les esprits. A cette époque commence le célèbre pèlerinage de Sainte-Anne d’Auray.
Administration de la province. – La province de Bretagne était administrée, au nom du roi de France, par un gouverneur (parmi les gouverneurs de Bretagne, il convient de citer Richelieu, le grand ministre de Louis XIII) et un intendant. Elle conserva jusqu’à la Révolution ses Etats et son Parlement, qui défendirent avec fermeté les libertés de la province. Les édits du roi ne devenaient obligatoires en Bretagne qu’après avoir été enregistrés par le Parlement de Rennes.
Les saints et les grands hommes de la province de Bretagne. – Les Vénérables Dom Michel Le Nobletz et son successeur Julien Maunoir établirent les Missions bretonnes, comme elles se donnent encore aujourd’hui et s’appliquèrent à soulager les misères causées par les troubles de la Ligue et la Révolte du Papier timbré ; leur prédication a beaucoup contribué à la Renaissance religieuse du XVIème siècle. Plus tard, le Bienheureux Grignion de Montfort a prêché des missions dans les pays de Nantes et de Rennes et fondé la Congrégation des Filles de la Sagesse. Le Malouin Jacques Cartier découvrit au XVIème siècle Terre-Neuve et le Canada. Le Nantais Cassard et Duguay-Trouin, de Saint-Malo, s’illustrèrent dans la guerre de Course sous Louis XIV. Au XVIIIème siècle, l’amiral de Kerguélen, né à Landudal, a découvert dans l’Océan Indien les îles qui portent son nom. Au temps de la Ligue, le savant juriste Bertrand d’Argentré, a étudié et soutenu le droit breton. Au XVIIIème siècle, La Chalotais, procureur général au Parlement de Rennes, défendit les libertés bretonnes de la province. Le quimpérois Elie Fréron, critique et polémiste redoutable, combattit toute sa vie Voltaire et les philosophes. La langue bretonne a été étudiée par le père Maunoir, puis par le père Grégoire de Rostrenen qui ont publié tous deux une grammaire, un vocabulaire et des cantiques. L’histoire de Bretagne a été écrite au XVIème siècle par Bertrand d’Argentré, et surtout au XVIIIème siècle, par les moines bénédictins dom Lobineau et dom Morice, ce dernier originaire de Quimperlé.
Un brigand célèbre : La Fontenelle.
– Le brigand le plus redoutable, au temps de la Ligue, fut ce La Fontenelle, personnage qui semble de légende, bien réel pourtant, et qui pendant six ans terrorisa la Basse-Bretagne. Guy Eder de la Fontenelle, né au château de Beaumanoir, près de Quintin, était encore écolier au début de la Ligue. Quittant à 16 ans son Collège de Paris, il était rentré en Bretagne en 1589 et s’y était mis à la tête d’une bande d’aventuriers… A Carhaix, il se fortifia dans l’église Saint-Trémeur. Bientôt, s’étant emparé de la maison forte du Granec, en Collorec, il s’y établit pour un temps. IL tenait tout le pays sous sa sujétion, pillant villes et gros bourgs mais surtout saccageant le plat pays. Les gens étaient obligés de se cacher parmi les landes « où ils mouraient et demeuraient en proie aux loups, qui en faisaient leur curée vifs ou morts ». En 1595, il dirigea une expédition sur Douarnenez et y fit grand butin. L’île Tristan, dont il reconnut alors la forte situation, lui apparut comme un lieu prédestiné. Il pourrait, sans beaucoup de peine, la rendre imprenable et de là il dominerait et la terre et la mer. Les paysans d’alentour ne le virent pas arriver sans effroi, et, puisque les troupes qui tenaient garnison dans les villes voisines ne se remuaient point, ils se mirent eux-mêmes sous les armes et se préparèrent à venir assiéger les brigands. Ignorants des choses de la guerre, ils tombèrent dans un piège que leur tendit La Fontenelle. Ce fut un grand carnage. Il fut tué plus de 1.500 paysans ; les autres, terrorisés, réussirent à se sauver. La ruine de Penmarc’h vint accroître l’épouvante. Un échec qu’il subit devant Quimper fut bientôt vengé par le sac de Pont-Croix ; il s’y passa des scènes d’horreur inexprimable.. Plus tard, impliqué dans la conspiration de Biron, La Fontenelle fut mis en prison et subit le supplice de la roue, sur la place de Grève, à Paris, en 1602.
Les Apparitions de Sainte Anne.
– L’origine du pèlerinage de Sainte-Anne d’Auray est toute merveilleuse. Après avoir eu déjà plusieurs visions, un laboureur de la paroisse de Pluneret, Yves Nicolazic, eut dans la nuit du 25 juillet 1624 la révélation décisive. Alors qu’il disait son chapelet dans sa grange, soudain celle-ci s’était inondée de lumière et, au milieu de cette clarté, Nicolazic avait vu une dame vénérable qui lui dit en breton :« Yves Nicolazic, ne crains point. Je suis Anne, mère de Marie. Dis à ton recteur que dans cette pièce de terre que vous appelez le Bocenno, il y a eu autrefois une chapelle dédiée à mon nom. Il y a 924 ans et 6 mois qu’elle a été ruinée. Je désire qu’elle soit rebâtie et que tu prennes ce soin, parce que Dieu veut que j’y sois honorée ». En mars 1625, à la suite d’une nouvelle vision, du sol du Bocenno fouillé au hoyau, fut retirée une statue de bois qui paraissait avoir séjourné fort longtemps dans la terre et se trouvait tout endommagée par la pourriture. C’était pour Nicolazic, la confirmation de ses révélations. Le bruit de la merveilleuse découverte était bientôt répandu dans les environs de telle sorte que les pèlerins ne tardèrent pas à affluer et à laisser des offrandes que Nicolazic recueillait pour la construction de la chapelle. Nicolazic fut soumis à de minutieux examens. Ceux-ci tournèrent à son avantage et l’évêque de Vannes, pleinement gagné à la cause, favorisa de tout son pouvoir le culte nouveau. Une cabane couverte de genêts servit d’abord à abriter la statue, mais bientôt sur les instances de Nicolazic, l’évêque autorisa la construction d’une chapelle. Nicolazic mourut en 1645, vingt ans après la découverte de la statue après avoir, une dernière fois, solennellement affirmé que tout ce qu’il avait dit sur l’origine de cette dévotion était la vérité.
Un grand Missionnaire : Dom Michel Le Nobletz.
– Michel Le Nobletz était né au pays de Léon, à Plouguerneau, en 1577. Après des études faites à Bordeaux puis chez les Jésuites d’Angers, une fois ordonné prêtre, il se fit bâtir au bord de la mer, en son pays de Plouguerneau, une petite cellule couverte de paille et s’y enferma pendant un an dans une retraite profonde pour se préparer à ses travaux apostoliques. Il les commença par sa paroisse natale, ne se bornant pas à prêcher contre les vices et abus, mais enseignant à l’église dans les chemins publics, dans les maisons particulières, les premiers éléments de la foi chrétienne. Il était urgent, en effet, de remédier à l’ignorance religieuse du peuple, laquelle était extrême. Bientôt la paroisse de Plouguerneau ne suffit pas à son zèle et il se mit à prêché, catéchiser, confesser dans les paroisses voisines. Traité d’insensé, chassé par son père, Michel Le Nobletz eut à supporter les plus rudes traverses. Après avoir évangélisé le diocèse de Tréguier, Le Nobletz, ému de l’abandon dans lequel étaient laissés les insulaires d’Ouessant, de Molène et de Batz, exerça près d’eux un apostolat avec grand succès. A Molène, la plupart des habitants étaient alors occupés à la pêche. Le zèle missionnaire alla les trouver sur la mer pour leur prêcher l’Evangile. Au cours de ses missions sur les côtes de Cornouaille, ayant appris que l’île de Sein était depuis plusieurs années privée de tout secours spirituel, Le Nobletz, sans se laisser arrêter par les périls de la traversée ni par la réputation des insulaires « grossiers, barbares et terribles », résolut d’y passer. Sa prédication produisit dans l’île un entier changement. « Toute la vertu et la ferveur de la primitive Eglise y fleurissent aussitôt et les exercices de la piété s’y pratiquèrent avec plus d’attention qu’en aucun autre lieu de la province ». Après cette mémorable mission de Sein, il se fixa à Douarnenez, où il devait demeurer vingt-cinq ans, prêchant et catéchisant. Il faisait grand usage de tableaux allégoriques qu’il expliquait à ses auditeurs ou qu’en son absence expliquaient de pieuses femmes qui lui servaient d’auxiliaires. Les cantiques en langue bretonne complétaient l’enseignement donné par Le Nobletz. De Douarnenez, il passa au Conquet. Déjà sexagénaire, usé par les fatigues de ses missions, Le Nobletz était de ceux qui travaillent jusqu’au bout. Il continua donc d’enseigner et de catéchiser, sans cesser d’être en proie à la contradiction. Mais son œuvre était désormais terminée ; aussi bien avait-il un successeur en la personne du Père Maunoir. Il mourut le 5 mai 1652, vénéré comme un saint et comme un thaumaturge.
Extraits de Durtelle de Saint-Sauveur, Histoire de Bretagne.
La Bretagne depuis 1789
La Révolution.– En 1789, la noblesse et le clergé bretons refusèrent d’envoyer des députés aux Etats généraux de Versailles. Le Tiers-état seul fut donc représenté. Dans la nuit du 4 août, les députés bretons abandonnèrent les droits séculaires de la province. Le parlement de Rennes protesta en vain et fut supprimé, avant tous les autres parlements. En 1790, La Bretagne cessa d’exister administrativement et fut divisée en cinq départements. Les députés bretons formèrent à Paris le club des Jacobins. Ils se montrèrent assez modérés. Quatorze seulement, soit un tiers, votèrent la mort de Louis XVI ; Lanjuinais eut le courage de défendre le roi. Mais la plupart étaient du parti des Girondins et furent combattus par les Montagnards. Les Girondins se réfugièrent en Bretagne et les 26 administrateurs du Finistère, ayant levé des troupe pour les protéger, furent guillotinés à Brest.
La persécution religieuse.– Les réformes sociales de la Révolution, notamment la suppression des privilèges, furent bien accueillies, surtout dans les villes. Il n’en fut pas de même de la Constitution civile du clergé. Les trois quarts des prêtres bretons refusèrent de prêter serment à cette loi schismatique, ils furent alors persécutés. Quelques-uns émigrèrent en Angleterre et en Espagne, la plupart restèrent, déguisés en paysans, se cachant pendant le jour, exerçant leur ministère la nuit, disant la messe dans les granges, dans les bois, quelquefois en mer. Beaucoup furent emprisonnés et guillotinés, quelques-uns massacrés à Paris (les Martyrs de Septembre), d’autres déportés à la Guyane, d’autres enfin, périrent de misère sur les pontons de Rochefort. Les églises turent profanées et livrées au culte de la Raison, les statues mutilées, les cloches envoyées à la fonte pour faire des canons.
La Chouannerie.
– La persécution religieuse ne tarda pas à révolter les Bretons, très attachés à leurs prêtres. La levée en masse, par la Convention, mit le comble à leur indignation. Le tirage au sort amena un soulèvement, surtout en Haute-Bretagne. Ce fut le mouvement de la Chouannerie, ainsi appelé parce que les insurgés adoptèrent comme signe de ralliement le cri de la chouette. Le marquis de la Rouërie, né à Fougères, l’un des héros de la guerre pour l’indépendance des Etats-Unis, eut le mérite d’organiser la résistance. Il fonda une puissante Association bretonne pour le maintien des droits de la province et le rétablissement de Louis XVI, mais il mourut sans avoir pu réaliser son plan. Celui-ci fut repris par les chefs chouans: Boishardy, dans les Côtes dû-Nord ; Boisguy, en Ille-et-Vilaine ; Charette, au sud de la Loire ; Georges Cadoudal, dans le Morbihan. Les chouans ne livrèrent pas de batailles rangées, comme les Vendéens : la nature du pays favorisait plutôt les embuscades et les coups de main. La seule expédition importante fut celle de Quiberon, pour aider au débarquement des émigrés. Par malheur, émigrés et Chouans ne purent s’entendre et ce fut une des causes du désastre. 700 furent fusillés à Vannes et au Champ des Martyrs, près d’Auray, par ordre de la Convention, malgré la promesse formelle de Hoche de leur laisser la vie sauve. (Leurs ossements reposent à la Chartreuse d’Auray). Si les Chouans n’ont pas réussi dans leur but politique, ils ont du moins, avec les Vendéens, forcé Bonaparte à faire la pacification religieuse de l’Ouest et de toute la France.
Depuis la Révolution. – Depuis la Révolution, notre histoire se confond avec celle de la France. Les soldats et les marins bretons, considérés par l’ennemi lui-même comme les meilleurs soldats de France, ont toujours fait leur devoir, surtout pendant la Grande Guerre. Les fusiliers-marins bretons se sont distingués à Dixmude, sous les ordres d’un Finistérien, l’amiral Ronarc’h. On trouve des Bretons partout où il faut se dévouer. On en comptait un grand nombre parmi les zouaves pontificaux. Nos nombreux missionnaires — le Finistère seul en donne plus de deux cents prêtres — sont dispersés par toute la terre, aux glaces polaires comme sous les feux de l’équateur ou des tropiques. Citons, parmi eux, Mgr Calloc’h, qui essaya, en Afrique de barrer la route aux Musulmans; Mgr de Guébriant, qui fut supérieur général des Missions étrangères.
Les Bretons célèbres au XIXème et au XXème siècles. – La Bretagne a donné, au XIXème et au XXème siècles, une foule d’hommes célèbres. Parmi ceux qui sont nés hors du Finistère, citons comme littérateurs : Chateaubriand, de Saint-Malo, dont le « Génie du Christianisme » contribua à la restauration religieuse après la Révolution et qui exerça une grande influence sur la littérature française ; Félicité de Lamennais, un Malouin lui aussi, qui défendit brillamment l’Eglise et le Pape, mais eut une fin malheureuse ; (son frère, le vénérable Jean-Marie de Lamennais, fondateur des Frères de Ploërmel, avait collaboré à ses premiers ouvrages) ; Ernest Renan, de Tréguier, qui a mis son talent au service de l’irréligion ; le poète Brizeux, né à Lorient, auteur de « Marie », « Les Bretons » et « Telen Arvor » (la Harpe d’Armorique) ; J.-M. Luzel, de Plouaret (Côtes d’Armor), qui a recueilli les contes et chants populaires de Bretagne ; les romanciers Paul Féval, de Rennes, et Jules Verne, de Nantes ; les poètes et romanciers Anatole Le Braz, né à Saint-Servais (Côtes d’Armor) et Charles Le Goffic, né à Lannion ; le poète Jean-Pierre Calloc’h, de Groix, auteur de « Ar en deulin » (A genoux) ; le bon chansonnier Théodore Botherel, né à Dinan, mort à Pont-Aven. Parmi les savants , on peut nommer les médecins Broussais, de Saint-Malo, et Guérin, de Ploërmel, inventeur du pansement ouaté ; Arthur de la Borderie, de Vitré, le grand historien de la Bretagne ; l’ingénieur Dupuy-de-Lôme, de Ploemeur, qui perfectionna les constructions navales. Parmi les hommes de guerre, citons : le corsaire Robert Surcouf, de Saint-Malo ; le général Cambronne, de Nantes, qui commandait à Waterloo la garde impériale ; le général de Lamoricière, de Nantes, créateur des zouaves et défenseur du Pape.
Personnages célèbres du Finistère. – Le département du Finistère a vu naître une foule d’hommes remarquables : La Tour d’Auvergne, de Carhaix, « le premier grenadier de France » ; le général Moreau, né à Morlaix, qui fut le rival de Bonaparte et le brillant vainqueur de Hohenlinden ; le grand médecin Laënnec, né à Quimper, qui trouva une méthode nouvelle d’auscultation ; le grammairien breton Le Gonidec, du Conquet; le romancier Emile Souvestre, de Morlaix ; l’explorateur Guillaume Lejean, de Plouégat-Guerrand, qui parcourut l’Ethiopie ; le peintre Yan Dargent, de Saint-Servais, qui décora de ses fresques la cathédrale de Quimper ; le poète Frédéric Le Guyader, né à Brasparts ; le barde Théodore de la Villemarqué, né à Quimperlé, qui a recueilli dans son admirable “Barzaz-Breiz” les vieux chants populaires de la Bretagne.
par Jean Le Gouil “La Bretagne est notre patrie, c’est-à-dire notre Mère !”